« Alice, Alice, tient toi tranquille, vient… vient plus près. Laisse toi aller. Laisse-moi donc te toucher. Arrête de bouger !! Reste ici !! » La voix résonne près de mon oreille, Je bouge la tête avec du mal pour le découvrir tout près de moi. Il est là, il me tient et derrière lui… ma sœur…. ma sœur étendue sur le sol froid, égorgée comme on égorge un animal sauvage. « Viens là ». Continue-t-il en me susurrant ses mots à l’oreille. Ses mots qu’il m’avait tant de fois murmurer… .

-Tu es censé être mort ! Hurlais-je de toutes mes forces. Sale pourriture ! Va donc moisir en enfer !!!!!

Mon propre cri me réveille, et je me retrouve, en sueur, assise dans mon lit. Mes yeux cherchent immédiatement une lumière, que j’allume rapidement, à bout de souffle. Je déteste le noir, je déteste ça… quand je me plonge dans le noir, j’ai l’impression qu’il revient, que tout revient… .
Il est quel heure... Quatre heure du matin... .
Me levant du lit, je pars dans la salle de bain pour m’asperger le visage d’eau froide, puis, voyant que l’effet recherché n’était pas là, j’attrape le pommeau de douche, et me mouille complétement la tête. C’est ce qu’il s’appelle une douche froide, mais là, rien n’y fais, mon cœur bat encore la chamade. J’ai besoin de me rafraichir les idées, il faut absolument que je sorte, tout de suite, maintenant, que je respire. Je ne sais pas si c’est contre le règlement de cette école, mais j’en ai besoin, sinon je deviendrai certainement folle.
J’enfile rapidement un jeans foncé et un haut ample blanc que je ne porte que très rarement, j’attrape mes baskets noirs que je ne mets pas et sors de ma résidence accompagné d’une lampe de poche déjà allumée. Traversant les couloirs de l’établissement, je passe enfin la porte menant au jardin et sens l’air frais me frapper le visage.
Je frissonne un peu, mes cheveux humides gouttent encore un peu.

J’en ai marre, de me réveiller chaque nuits à cause de lui. Je suis pourtant sorti de cette merde, l’établissement dans lequel je suis est bon… mais... mon passé me rattrape toujours, où que je sois.
Les larmes me montent aux yeux tandis que je passe le long des arbres tranquillement. Je suis seule, je peux me relâcher… . Je peux me relâcher… .

Un faisceau de lumière me frappe alors le visage et, éblouie, je me retourne, non sans me méfier, vers la silhouette qui me fixe de sa lampe torche allumée.
Passant une main devant mes yeux pour essayer de mieux voir, je ne peux m'empêcher de me demander... Qui… Est-ce ?